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10/11/2006

Hans Küng sur Europe 1

Bravo à Jean-Pierre Elkabbach pour avoir invité à son micro le théologien suisse Hans Küng. C’est moins sexy que Brice Hortefeux, Dominique Voynet ou Jean-Paul Huchon, chacun le comprend ! Mais ce que raconte cet ancien ami et rival de Joseph Ratzinger, lequel l’a longuement reçu à Castel Gandolfo l’an dernier, nous change un peu de la bouillie électorale française. Voilà quarante ans que ces deux anciens collègues de l'université de Tübingen traitent de façon contradictoire, voire conflictuelle, les grands sujets de notre époque - l'Eglise, la paix, la liberté, le dialogue interreligieux - et leurs échanges sont particulièrement stimulants.
Mais pourquoi faut-il que l’ami Jean-Pierre, souvent excessif, toujours manichéen, qualifie Hans Küng de "plus grand théologien vivant", et Benoît XVI de "pape d’extrême-droite" ?

03/11/2006

Guillon, le pape et les barbus

Entendu Stéphane Guillon, l’ancien complice de Stéphane Bern, en promo sur Canal +. Triple promo, en vérité : pour son spectacle au Palais des Glaces, pour sa participation à la nouvelle émission d’Ardisson sur Canal +, et pour son livre publié par… Canal + Editions. Ce n’est plus un humoriste, ce gars-là, c’est un paquet cadeau !
Guillon pratique l’humour ravageur, massacreur, écrabouilleur. Et sans tabou. Enfin presque. Il a une réserve intéressante à propos de la religion. Lui, dans son one-man-show, c’est simple, il ne se moque pas des "barbus" (sic). En revanche, il tape à foison sur Benoît XVI. Pourquoi cette discrimination ? Parce que "quand on insulte Benoît XVI, le lendemain, le théâtre est toujours debout".
Pas fou, le provocateur.

19/10/2006

Agitation vaticane

Benoît XVI a décidé de réintégrer les intégristes dans le giron de l’Eglise catholique. Cela part d'une bonne intention, mais...
Que l’Eglise accueille ses "brebis perdues", OK, à condition que celles-ci ne crient pas victoire à tue-tête. Que l'Eglise pardonne aux ex-disciples de Mgr Lefebvre, OK, à condition que ceux-ci n’accueillent pas la nouvelle en poussant des cris de guerre. Que l'Eglise autorise les traditionnalistes à célébrer la messe en latin, OK, à condition qu'ils ne l’imposent pas au reste du monde !
Au Vatican, quelques dizaines d’experts, monsignori, consultants et fonctionnaires divers consacrent à ces sujets une attention, un temps, une énergie dont on peut se demander s’ils ne seraient pas mieux employés à régler les problèmes du XXIème siècle.

28/09/2006

Des nouvelles du pape ?

Etonnant, le manque d’intérêt des dirigeants et des médias français pour les suites du séisme provoqué par la désormais célèbre conférence du pape à Ratisbonne. A titre de comparaison, la chaîne Al Jazira a retransmis intégralement, en direct, l’audience historique accordée lundi par Benoît XVI à vingt-deux ambassadeurs de pays musulmans, qui s’est terminée par des applaudissements nourris.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Baroso, a vivement regretté le silence des dirigeants occidentaux après ce qui a été présenté chez nous – un comble – comme une maladresse du pape. Face à cette dérobade collective, demande Baroso, sur qui les musulmans modérés vont-ils s'appuyer pour défendre le principe de raison auprès de leurs coreligionnaires extrémistes ?

17/09/2006

Le discours de Ratisbonne

Qu’a dit le pape Benoît XVI dans son fameux discours de Ratisbonne (texte ci-joint) ?
- Il a expliqué que la religion vire au fanatisme quand elle ne tient pas compte de la raison.
medium_benoit_xvi.jpg - Il a dénoncé toute conversion par la violence en général, et le concept de "guerre sainte" en particulier.
- Il a rappelé que la rencontre de la foi et de la raison a fait la spécificité de l’Europe face au reste du monde.
- Il a appelé les religions à pratiquer le "dialogue des cultures" plutôt que le "choc des civilisations".
Les réactions virulentes du monde musulman retransmises par les télévisions depuis deux jours, des manifs hystériques aux grenades lancées contre les églises, forcent à constater :
- que le pape aurait sûrement mieux fait de s’abstenir ;
- mais que sur ces quatre points, il avait entièrement raison.

15/09/2006

Mais qu'a dit le pape ?

Tempête dans les médias, ce vendredi matin, autour de Benoît XVI : une centaine d’articles, selon Google, traitent des réactions du monde musulman aux propos tenus par le pape mardi à l’université de Ratisbonne. Et chacun de commenter soudain un discours papal… que personne n’a lu ! Un discours important, très structuré, très précis, sur la violence et la religion, la foi et la raison, le fanatisme et le djihad, qui a fait la une de l'Herald Tribune et de nombreux journaux européens, mais qui est passé totalement inaperçu chez nous. Il faut dire que sur les 3.000 journalistes qui accompagnaient le pape en Bavière, il n’y avait que 8 Français. Résultat : quelques lignes dans Le Monde et dans Le Figaro, un commentaire dans La Croix, et c’est tout. Rien sur les radios, rien sur les télés.
Les médias français ne pouvaient pas s’intéresser, mardi, au discours du pape sur l’islam et la violence : ils étaient entièrement consacrés, ce jour-là, à commémorer l’attaque d’Al-Qaïda contre le World Trade Center...

09/09/2006

Les racines chrétiennes de l'Europe

Le pape a été accueilli ce samedi, à Munich, par Angela Merkel, chancelière d’Allemagne. Pour cette fille de pasteur protestant, la constitution européenne devrait être un "contrat lié au christianisme et à Dieu, car le christianisme a formé l’Europe de manière décisive". Un langage qui ne choque personne outre-Rhin, mais qui ne passe pas en France. Au propre comme au figuré : vous avez entendu les médias aborder ce sujet, vous ?
Moi, je suis bourguignon. Quand je rentre d’une réunion organisée dans le sud de ma région, je passe successivement au large de Cluny, Taizé, Citeaux, Fontenay, Vézelay et Pontigny avant de regagner mon village, qui s’appelle Saint-Denis. Et je m'interroge : ceux qui n'admettent pas que l'Europe aient des "racines chrétiennes" n'ont donc jamais visité la France ?

16/08/2006

Grass, adieu !

Joseph Ratzinger, Günter Grass. L’un et l’autre avaient 12 ans au début de la guerre et portèrent, bien obligés, l’uniforme des Jeunesses hitlériennes. La différence (contrairement aux propos bienveillants d'Adam Michnik rapportés par Le Monde d'aujourd'hui), c’est que le premier refusa, en 1944, d’être enrôlé dans les Waffen SS alors que le second s’y engagea avec enthousiasme.
Gardons-nous de juger avec nos yeux d’aujourd’hui les motivations d’adolescents allemands pris dans la tourmente nazie. Peut-on néanmoins estimer que Günter Grass, la grande conscience de la gauche européenne, n’aurait jamais obtenu le prix Nobel de littérature s’il n’avait pas sciemment caviardé son CV ? Et qu’il aurait pu se dispenser, pendant toutes ces années de mensonge, de donner des leçons de morale politique à la terre entière ?